samedi 22 octobre 2016

Les petites histoires de l'atelier (3): le représentant, un papier médiocre et un problème de terminologie française ou comment fâcher le typographe.

Avant de commencer, je tiens à préciser que les représentants en papier ne ressemblent pas tous à celui dont je vais vous conter l’histoire. La grande majorité d’entre eux font très bien leur travail ; certains sont devenus d’excellents partenaires et pour d’autres d’excellents amis. Mais, comme vous vous en doutez, il y a toujours une exception. Il y a toujours le choléra de la profession, qui vient vous démolir la baraque et vous faire douter en l’espèce humaine. Le « termite de démonstration » qui vient vous faire perdre votre temps, vous énerver. Et finalement, qui va donner lieu à une page sur ce blog, tout en faisant bien rigoler le stagiaire au fond de l’atelier !

Posons un peu le cadre de cette rencontre au sommet. L’année passée, j’ai eu la chance de participer en tant qu’invité d’honneur au « Rendez-Vous des Créateurs » à la Chaux-de-Fonds. Ce salon réunit les meilleurs artisans de la branche graphique, afin de présenter à un public généralement averti tous les aspects de l’impression et du papier. Avec l’aide de quelques amis, le stand de l’atelier présentait  les diverses possibilités de l’impression typographique, quand bien même certains étudiants me prenaient pour un sérigraphe… Mais cela est une autre histoire ! Les étudiants et leurs demandes particulières, je les garde pour un prochain récit, qu’en dites-vous ? Enfin, je m’égare, donc une excellente exposition en présence de véritables professionnels du papier (des vrais méchants qui s’y connaissent à fond !). Ce fut l’occasion d’effectuer des rencontres enrichissantes, de merveilleux contacts tant professionnels qu’amicaux.

On voit beaucoup de monde pendant ces comptoirs où l’on donne sa carte à tour de bras ; en espérant un petit retour et pourquoi pas, quelques commandes ! Si, si, je vous assure, cela peut arriver !

Mais malheureusement, dans la foule de curieux, on ne fait pas forcément bien la différence entre le client potentiel, la future collaboration productive et l’inutile ; le futur casse-pieds qui viendra vous foutre le moral à zéro quelques mois plus tard dans votre propre atelier.

Tout se déroule le mieux du monde, vous rentrez heureux de l’aventure et vous continuez votre chemin. Les prochains « Rendez-Vous des Créateurs » s’annoncent à Lausanne. Vous vous réjouissez de pouvoir revoir ces excellents maîtres d’œuvre et faire un brin de causette passionné sur ces merveilleux métiers artisanaux. Mais vous aviez oublié entre-temps ce monsieur entre deux âges, presque chauve, avec ses yeux gris, avec qui vous aviez discuté en large et en travers au salon de l’année précédente.
Tout commence par un téléphone :

— Vous vous souvenez de moi ? On s’est vu au dernier salon des créateurs.

— Euuuh, ouiiii, certainement !

Après avoir vu des centaines de personnes, c’est évident que vous vous souvenez que de lui, c’est sûr. Surtout s’il ne se présente pas…

— J’aimerais venir vous trouver dans votre magnifique atelier (et hop, un petit coup de flatterie, afin de se faire bien voir) afin de vous présenter de nouveaux papiers faits pour le Letterpress, mardi à 17 h 30, c’est possible ?

Là, j’aurais déjà dû me méfier, mais que voulez-vous, on est toujours trop gentil la première fois.

— Oui, pas de problème, avec plaisir, venez me présenter ces nouveaux papiers.

Voilà, vous avez mis le doigt dans l’engrenage fatal qui va vous mener à la crise de nerfs. Vous ne le savez pas encore, mais il est déjà trop tard. Le sournois s’est déjà introduit dans votre agenda et vous allez gentiment glisser sur la pente savonneuse qui vous mènera à votre perte nerveuse.

Le jour fatidique arrive, vous regardez votre agenda déjà bien rempli : « Ok, il y a ce représentant pour 17 h 30. J’ai le temps de rencontrer un ami graphiste et je peux encore faire cette petite impression de carte de visite avant qu’il arrive. » 


Eh bien non ! Le malotru arrive avec une heure et demie d’avance ! Mais il ne lui suffit pas de venir en avance ; le cuistre trouve encore le culot de se perdre avec l’aide de son GPS. Il vous téléphone quatre fois, parce qu’il ne trouve pas le numéro de la rue. Vous, tout gentil, vous vous dites : « comme d’habitude, il est monté par l’avenue de Menton. Il n’a pas fait attention en suivant son plan et doit se trouver devant la cathédrale. » Ce sont des choses qui arrivent fréquemment la première fois que vous voulez venir à l’imprimerie en suivant Google Map… Mais vous avez devant vous à un cas rare ; une sorte de malfaisant de classe internationale. Il vous sort tout de go, toujours au téléphone, qu’il se trouve devant votre numéro, mais il ne trouve pas la porte d’entrée ! « ah bon ? » Et vous, comme un bobet, vous allez dehors sur le parvis, et vous vous mettez à regarder à droite et à gauche : personne. L’importun arrive, en plus, à vous soutenir mordicus qu’il est devant chez vous !

— Pardon, monsieur, mais que voyez-vous autour de vous ? Je suis devant mon atelier et je ne trouve personne…

— Je suis devant votre magasin, Copy Trend et en face, il y a un grand bâtiment en travaux et en haut, une église. (QUOI !?! Bon sang, il est en bas du quartier et non en haut, ça commence bien ce rendez-vous !)

Après un bref souffle de lassitude :
— Premièrement, ce n’est pas une église, mais la cathédrale de Lausanne. Et non, vous n’êtes pas devant chez moi, mais devant le magasin de copies numériques. Ma raison sociale est Atelier Typo de la Cité et non Copy Trend. Il vous faut monter la rue de quelques mètres et sur votre gauche vous verrez un escalier. Juste en dessus, une grande enseigne marquée « imprimerie artisanale », c’est là.

Finalement, vous le voyez en train d’arriver à votre hauteur. Il vous passe devant et se trompe de porte pour entrer. Il y a pourtant un panneau « ouvert, bienvenue » sur la bonne porte, mais il souhaite quand même entrer par la vitrine… 

Bousculant votre autre rendez-vous, le voilà arrivé ! Il est tout essoufflé avec son costard acheté au marché aux puces, sans cravate, et même pas une sacoche. La marque, en général, de tout représentant qui se respecte, c’est qu’il a un dossier à votre nom à l’intérieur d’une valise en cuir, et il est tout sourire, prêt à vous faire la réclame. Non, il a tout juste une sorte de truc en papier kraft à moitié chiffonné et gondolé, avec des pages tenues ensemble par une pincette métallique. (Ça promet !) 
Votre ami graphiste, plus rusé que vous, sent le coup venir et se carapate en vitesse. Vous, après la surprise d’une telle arrivée fracassante dans votre univers, vous vous dites que l’on doit pardonner à ceux qui ne savent pas lire un plan et faire bonne impression (sic), et vous l’accueillez comme il se doit.

Un bref petit bonjour et la première affirmation, dont vous ne savez vraiment pas d’où elle sort, vous tombe dessus : 

— Ah ! Cela fait plaisir de rencontrer un compatriote français ici à Lausanne. 
(Ah, où est-ce que vous en voyez un, vous ?) 

— Pardon, monsieur, mais personnellement je suis bien vaudois, né à Lausanne, mon stagiaire est valaisan, et mon chien est anglais. Pouvons-nous passer au vif du sujet, s’il vous plaît ?

— Ah bon !? Oui, bien sûr, je viens vous présenter des papiers faits pour votre métier de letterpress.

Et là, vous savez, vous avez la confirmation que le reste de l’entretien va être difficile ! 

Faisons un arrêt sur image ; voulez-vous ? Je me dois de vous préciser un souci de terminologie française au sujet du métier de typographe. Comme vous le savez, ce dernier est le fait d’exercer la profession de typographe, compositeur et conducteur.

En langue française, nous nous appelons typographes, faisant de la typographie, de la composition et de l’impression du même tonneau. Une mode venue d’on ne sait où, peut-être pour faire tendance, voudrait que l’on utilise un anglicisme sous le nom de Letterpress pour résumer notre profession. Comme si typographe ne suffisait pas !

 Ce mot anglais est la parfaite traduction du métier de typographe, Letterpress en anglais, Buchdruck en allemand. Jusque là, aucun souci, mais par pitié, nous sommes en région francophone, utilisons notre belle langue pour dire ce que l’on veut dire, non ?

Sans être le chantre de la francophonie, et quand bien même, je vais plus souvent qu’à mon tour en Angleterre — pays que j’adore — je suis d’accord d’utiliser les bons termes dans les bonnes régions. En Angleterre  I’m a letterpress printer, mais à Lausanne, je suis typographe !

De plus, ce terme de Letterpress utilisé dans une conversation française aurait plutôt tendance à être fourvoyé pour désigner spécifiquement l’impression avec un foulage extrême et non l’entier de la profession. Donc les gens, non seulement, utilisent un terme anglais pour un métier inventé par un allemand en 1450, mais se bornent à limiter ladite profession à un seul et unique usage ; qui est de forcer la composition typographique à entrer dans le papier afin de le marquer plus que nécessaire.
Certes, c’est une des nombreuses possibilités actuelles d’imprimer en typographie, mais ce n’est pas la typographie en elle même. La typo, vous en conviendrez, est bien plus que cela ! Pourquoi la réduire à une malheureuse technique d’impression ? Bref, c’est un terme à n’utiliser que très rarement en présence de typographe francophone. La langue française est suffisamment riche en termes techniques spécifiques à ce métier sans vouloir encore compliquer les choses avec un terme mal emprunté à une autre langue.

Fin de ce petit aparté, notre gaillard utilise donc d’entrée une mauvaise locution en présence de notre homme et aura inévitablement tendance à aiguiser les nerfs de ce dernier, s’il continue sur cette voie. Mais ce n’est pas un si petit écueil qui va l’arrêter en si bon chemin :

— Oui, je sais ! Vous m’aviez déjà fait la remarque lors de notre dernière rencontre que le terme n’était pas approprié ! (Mais alors pourquoi l’utilises-tu ? Si je t’ai déjà fait la leçon !) Mais, j’ai là deux papiers faits pour le Letterpress (mais ! Continue, ben voyons… ) qui s’appelle les papiers « Letter Karton Press »... (De mieux en mieux.)

Effectivement, ce papier n’est pas trop moche, de couleur crème, légèrement texturée avec une bonne main. Il doit pouvoir faire l’affaire en typo.  

Votre interlocuteur reprend : « Oui, là, vous avez quelques échantillons en 300 ou 400 grammes, je ne sais plus. (Pardon, vous ne savez même pas ce que vous avez dans votre maigre dossier ?) Voulez-vous faire un essai ? »

— C’est tout ! Vous n’avez que ça ? Une feuille de papier en 300 grammes, il y a une gamme complète, vous avez des couleurs différentes, des enveloppes ? 

— Non, c’est tout ce que je distribue, vous voulez faire un essai, on peut le mettre dans la machine ?

Bien évidemment, notre typographe a une machine prête à l’usage, déjà calée et encrée pour recevoir une seule et unique feuille qui ne ressemble que de très loin à de la qualité, comme du papier Gmund par exemple. Surtout que le temps passe, et que notre typographe commence gentiment à avoir le sentiment de perdre son temps.

— Non, non, je n’ai ni une machine prête ni le temps matériel pour le faire actuellement. La presse qui est derrière vous est déjà réglée pour un travail à livrer demain, je ne peux pas me permettre de la dérégler juste pour une feuille de papier. Mais vous pouvez me laisser votre dossier et je regarderai ce que je peux en faire, merci. Ah, les papiers viennent d’Allemagne ! Vous avez une liste de prix ? Les frais de douane se montent à combien ? Est-ce qu’il y a une commande minimum ?

— Ben, ça je ne sais pas. Il faut regarder avec mon collègue en Allemagne… (Pardon ? Vous venez pour essayer de me vendre de la marchandise et vous n’avez même pas le prix ?)

Et là vous vous dites que tout est perdu, si un vendeur ne peut pas vous dire le prix de sa propre camelote, vous êtes sûr que cela va finir par être compliqué. Votre restant de politesse et de contenance commence gentiment à partir avec le peu de foi que vous prêtiez à ce personnage.

— Mais c’est vraiment un magnifique atelier que vous avez là ! (C’est ça, change de sujet ! Je sais bien qu’il est chouette, c’est mon atelier, andouille !) Et toutes ces machines, cela me rappelle une imprimerie en Allemagne. Je fais tout faire en Allemagne. Ils font des choses extraordinaires. Vous connaissez les caractères en plomb, le marquage à chaud ? (Oh mon Dieu, je suis foutu ! Le gars n’a jamais vu une imprimerie de sa vie...)

— OUI ! Vous savez, je le fais également ! (Si tu avais préparé ta séance, tu le saurais. C’est quelle heure ? 16 h 45, mince déjà 45 minutes de perdues !)

— Et ces anciens billets de train, c’est super de les avoir mis là, en exposition !

— Quoi !? (je vais avoir besoin d’un verre bientôt, moi) Non monsieur, ce ne sont pas des anciens billets de train. Ce sont des billets actuels, qui sont toujours valables. C’est ma propre production !

— Ah bon !? Vous êtes sur ! Vous les faites faire chez qui ? 

Dois-je vraiment vous décrire la suite ? Le cerveau de notre pauvre ami imprimeur implose littéralement. Il est l’un des derniers à pouvoir imprimer ces fameux billets edmondson et il reçoit ce genre de remarque de la part d’un soi-disant professionnel de la branche qui est censé connaître ses prospects. La réputation de l’atelier à ce sujet n’est plus à faire, il y a eu assez d’articles de journaux, de publications sur divers réseaux sociaux et même une émission de télévision à ce sujet... À ce moment de cette aventure, tout le monde aura compris que c’est peine perdue, qu’il faut en finir, non?
Et pendant ce temps, le stagiaire, qui est au fond de l’atelier, n’a pas bougé une oreille, trop intelligent pour se montrer et perdre sont temps avec cet énergumène. Il a bien raison. Mais il doit quand même bien rigoler, le bougre !

— Oui mon bon monsieur, les billets sont faits ici ! Et même les chemins de fer fédéraux m’en commandent ! 

— Ah bon ! C’est sympa, mais vous ne les faites pas en letterpress quand même, vous les faites en offset ? (Mais zuuuut ! C’est l’atelier TYPOGRAPHIQUE de la Cité ici ! Pas une laverie automatique, on fait de la typo ! C’est si compliqué à comprendre ?)

Non, non, tout est fait en typo ici, vous savez ! Toutes ces machines sont anciennes et elles sont toutes en état de fonctionner. Et cela me permet de gagner ma vie, vous savez !

Ah bon, vous êtes sur ? Vous êtes français, c’est ça ? (Mais il a quoi avec ma nationalité, celui-là ?)

Non, je ne suis pas français. J’ai bien des origines huguenotes, mais cela va nous égarer dans les méandres de l’histoire familiale, à la révocation de l’édit de Nanteset les guerres de religion…

— À bon ? Enfin, c’est très joli, toutes ces machines et ces appareils. Elles fonctionnent ? Vous les utilisez ? 


Absolument, notre imprimeur et ses amis se sont cassés le dos pendant 11 ans à transporter ses machines, pesants quelques tonnes pour certaines, juste pour le plaisir de les remuer et ensuite de les regarder prendre la poussière ! À ce moment fatidique, notre typo est sûr que la question « qui tue » va être posée. Ça ne manque pas :

— C’est un beau musée que vous avez là ! 

Vous l’avez entendu : le craquement dans le cerveau de notre héros ? Les nerfs ont lâché. Le fusible de la bienséance et de la politesse à fondu. La discussion est partie s’égarer dans la quatrième dimension et vous ne pouvez malheureusement rien y faire.

NAOOOON, p...tain (bordel), ici c’est une imprimerie ! Ces machines me font vivre et me permettent de payer le loyer ! Et non, ce n’est pas un musée, tout fonctionne ! 

Ah bon ?

Bref, la discussion « qui tue » avait glissé sur une pente dangereuse. Avec une suite de « ah bon ! », notre homme de caractères lui a expliqué que oui, les lettres en bois, qui sont dans les meubles là-bas contre le mur, étaient encore utilisées ; que oui, les livres, qu’il avait devant lui, étaient bien imprimés et édités ici ! On peut penser que la discussion allait s’arrêter là. Mais c’était oublié qu’il avait encore un atout dans sa manche pour définitivement faire perdre la boule au pauvre typographe :

Oui, mais enfin avec le letterpress vous ne pouvez pas imprimer toute chose que vous avez en présentation là, les papiers sont trop fins !

Excusez-moi !? 

Ben oui, le Letterpress (ROGNTUDJU !) il faut presser dans le papier, comme mon papier le permet…

Non, mais non Môôsieur ! La typographie ce n’est pas que ça ! Vous savez avec la typo vous pouvez même imprimer sur du papier 20 grammes, faire du recto verso et aussi faire des images en quadrichromie si le cœur vous en dit.

Mais non, ce n’est pas possible ! Impossible !

Mais ouiiiiii, monsieur, comment croyez-vous que l’on faisait avant l’avènement de l’offset ? Gutenberg, il faisait comment ?

À ce moment-là, au fond de la pièce, quelqu’un renverse son café en tombant de sa chaise et étouffe un fou rire : le stagiaire ! Ce planqué ! Va-t-il venir au secours de notre malheureux ? Quel spectacle, il est en train de vivre ; pas besoin de payer une place au cinéma, la comédie humaine est gratuite aujourd’hui !

Monsieur le représentant ! Tout ce que vous voyez ici sort de ces machines (ne me regardez pas avec vos yeux ronds et votre crâne dégarni, comme si je débarquais de la planète mars), c’est moi qu’il les ait produits. Je sais encore de quoi je parle. La typographie nous a permis d’imprimer tout et n’importe quoi depuis 1450, vous savez ! Le foulage que vous indiquez n’est qu’un défaut qui est devenu la marque de fabrique de l’impression typographique ! 

Je ne suis pas sûr de bien vous suivre, le Letterpress

Et là, c’est l’explosion ! La patience à des limites, il faut arrêter les frais. Vous êtes d’accord ?

Dites, vous le faites exprès? Mon bon monsieur, on va arrêter ce cirque, là tout de suite! Laissez-moi votre dossier et je vous tiendrais au courant (ou pas). Au revoir, Môsieur !

Finalement, parti, notre typo est vert de rage, le stagiaire est rouge comme une tomate tellement il rigole... 

Mais la curiosité pousse votre serviteur à la bêtise suprême : le fait d’enlever la pincette pour regarder ce fameux dossier. Là, ce n’est plus racontable ! Ce dossier ! Même le pire des apprentis qui s’est présenté par le passé à l’atelier n’a jamais remis un dossier comme celui-ci. Si vous êtes curieux et que vous le demandez gentiment, peut-être que le typographe sera d’accord de vous le montrer !

En attendant, une tasse de thé préparé par le stagiaire de choc arrive dans les mains de son patron, qui a enfin retrouvé son souffle et une couleur normale. L’heureuse initiative ! Mais bon, un bon verre de gnôle aurait aussi pu faire l’affaire ! Vos nerfs sont en pelote, l’après-midi est perdue et votre confiance en l’espèce humaine est fortement entamée ! Le moral en a pris un coup. Mais c’est sans compter l’amitié indéfectible des cambusiers de la Confrérie des Pirates d’Ouchy qui débarquent au même moment !

Il est presque 19 h… Et l’envie de trinquer avec l’imprimeur-pirate s’est fait sentir chez ces joyeux compagnons. Les voilà avec tout le nécessaire dans leur besace. La tasse de thé est expédiée en vitesse. Le pastis est ouvert, on sort les glaçons et l’eau fraîche. Le stagiaire, décidément très inspiré, est déjà en train de découper le fromage et le saucisson apporté par ces hommes de la providence. Et notre typographe n’a plus qu’à s’accouder à une machine, prendre un verre et verser une petite larme sous le coup de l’émotion, avant de faire santé avec ses nobles âmes qui sont en train de le sauver.

Et bien évidemment, vous leur contez cette mésaventure. Ils ne sont pas sûrs de vraiment vous croire... Votre stagiaire vous regarde l’air de dire que vous en rajoutez un peu. Le pastis rend peut-être notre imprimeur un peu marseillais, mais je vous assure que les faits sont réels !

Et comme toujours à la suite de pareilles péripéties vous avez en tête à l’encontre de ce représentant de l’impossible, ces paroles éternelles : « allez faire comprendre l’incompréhensible à des gens qui n’ont jamais rien compris à rien » ! Santé !

mercredi 23 mars 2016

Les journées européennes des métiers d'art 2016



L’atelier à l’honneur de participer les 15, 16 et 17 avril 2016 pour la deuxième année consécutive aux Journées européennes des métiers d’art.

Sous l’égide du service culturel du canton de Vaud, divers parcours à thèmes vous sont proposés, à travers tout le canton, pour découvrir la richesse de ces artistes, de ces artisans qui par leurs passions font des choses extraordinaires. De la dentelle au tavillon, en passant par la taxidermie et la chapellerie, le programme est riche et passionnant.

Bien entendu, il y a un parcours en relation avec le papier ! Avec Henriette Hartmann, découpeuse, Raynald Métraux, lithographeAdeline Cardinaux et Tessa Wymann, relieuses artisanales, Raymond Meyer, taille-doucier et votre serviteur, venez découvrir ces gens passionnants et passionnés par leur savoir-faire. Les visites se font sur inscription, sur le site des « JEMA Vaud », inscrivez-vous vite !

Les visites à l’atelier vous feront découvrir l’impression typographique à travers l’impression de lettres en bois et de billet de chemin de fer. Chacun pourra se faire la main sur Edwige, la presse à bras de 1840, sur Adélaïde, la presse à billet de 1958, ainsi que sur la dernière arrivée : Géraldine pour un petit texte en marquage à chaud.

Inscrivez-vous rapidement, les places partent vite !